Adoption de la GenAI dans les business schools mondiales : visions croisées Doyens vs. Faculté

Ces trois citations reflètent bien des choses que j’ai largement entendues sur les deux dernières années. Pourtant il semblerait que l’IA générative (GenAI) s’impose progressivement dans l’enseignement supérieur, en particulier dans les écoles de commerce. Si les administrateurs y voient un levier stratégique de transformation pédagogique, les enseignants, eux, expriment des réticences face aux défis qu’elle pose en matière d’apprentissage, d’évaluation et d’éthique académique.

Cette analyse, basée sur les données de la dernière enquête de l’AACSB, est issue des perceptions des doyens et des enseignants ainsi que sur des verbatims recueillis auprès d’eux. Elle met en lumière les opportunités et les risques mais surtout les flagrantes inégalités d’utilisation dans le secteur à l’échelle mondiale ! Revue de détails sous quelques angles choisis.

Prospective sur l’impact des intelligences artificielles sur le monde du travail d’ici à 2030

Imagine un instant que tu puisses anticiper les compétences de demain avant même que ton secteur ne soit bouleversé. La maîtrise de l’IA n’est pas réservée aux seuls experts en informatique :

Les compétences hybrides qui allient tech et soft skills (comme la créativité, la pensée critique et l’intelligence émotionnelle) deviendront des atouts indispensables.
La montée en compétences dans des domaines tels que l’éthique de l’IA et la gouvernance algorithmique offrira des opportunités inédites pour des carrières valorisantes.
L’adaptation continue par la formation et la reconversion professionnelle permettra de sécuriser ta position sur un marché du travail en pleine mutation.
Pour les entreprises comme pour les professionnels, il ne s’agit plus de choisir entre l’humain et la machine, mais de réussir une véritable symbiose pour gagner en efficacité et en compétitivité.

Analyse du lancement (manqué) de LUCIE, LLM open source français

LUCIE, IA générative française véritablement open source (au même titre que Bloom, Croissant ou Pleias 3B), a été officiellement lancée le 22 janvier 2025 lors du Paris Open Source AI Summit. Cette innovation majeure est le fruit d’une collaboration entre Linagora et le consortium OpenLLM France, financé par un projet France 2030 autour des communs numériques pour l’IA générative.

La journée du 25 janvier 2025, suite à un post X d’Eduscol (en date du 23/01 à 7h du matin) a vu la page du projet fermer en raison des mauvais résultats aux différents tests opérés par les internautes. J’avais personnellement rapidement testé LUCIE le jour de son lancement le 22/01 et en effet, le modèle n’était clairement pas prêt à une ouverture grand public.

Bien que n’étant pas partie prenante dans ce projet, voici une analyse de la situation autour de ce lancement pour inspirer tous les projets de transformation par l’IA d’un secteur donné. En résumé ? Il ne faut pas brûler les étapes.

Attention aux générateurs d’images au Collège (arts plastiques)

C’est un article d’alerte… Des parents m’ont parlé d’un sujet d’Art Plastiques de leur enfant, donné en troisième dans un collège d’Ile-de-France. En entendant l’histoire, cela m’a fait bondir ! Le problème ? L’usage qui est fait des générateurs d’image !

En effet, il est demandé aux enfants de comparer au moins trois générateurs d’image sur la base d’un autoportrait de l’enfant (fait par l’enfant) et « des informations (personnelles) dans le petit carnet » (donc ce qu’ils aiment, leur passion, qui ils sont, etc.). L’idée semble intéressante de prime abord (réflexivité, représentation de soi, etc.), mais elle est, réalisée ainsi, plutôt dangereuse pour les enfants. Voyons ensemble pourquoi.

L’impact des IA génératives dans l’enseignement supérieur

L’année 2023 a marqué un tournant décisif dans le paysage de l’enseignement supérieur avec l’avènement des intelligences artificielles génératives (IAG). Ces technologies, incarnées par des outils comme ChatGPT et Claude 3.5, ont bouleversé les méthodes pédagogiques traditionnelles et ouvrent de nouvelles perspectives pour l’enseignement. Dans cet article, nous explorons les résultats de l’étude que j’ai menée avec mes collègues Philippine Loupiac et Bernard Quinio pour le compte de la FNEGE (Fondation Nationale pour l’Enseignement de la Gestion des Entreprises) sur l’utilisation des IA génératives dans l’enseignement supérieur en gestion en France (Goudey, Loupiac, Quinio, 2024).

IA dans la pédagogie : 20 ressources pour forger son opinion sur son utilisation

Je reçois beaucoup de sollicitations en direct sur ce sujet ces derniers temps car une célèbre école située rue Saint-Guillaume en a fait l’un de ces cinq sujets d’essai d’admissibilité sur Parcoursup. Excellente idée je trouve !

Alors pour ne pas biaiser cette épreuve, je réponds publiquement avec cette sélection d’articles de presse et conférences qui peuvent aider les candidats (et les autres) à réfléchir sur le sujet, à se forger une opinion et à la défendre… mais l’IA ne pourra rien pour eux, il faut réfléchir car il y a évidemment des aspects positifs et des aspects négatifs.

L’AI Act en pratique… et dans l’enseignement

Le 22 janvier 2024, le texte pré-final de l’Acte sur l’Intelligence Artificielle de l’Union Européenne (EU AI Act) a été divulgué sur Internet, marquant une étape cruciale vers la régulation des systèmes d’intelligence artificielle (IA) à travers l’UE. Ce cadre juridique horizontal, le premier du genre au monde, vise à équilibrer les avantages de l’IA avec les risques potentiels pour les droits fondamentaux et la sécurité. L’adoption de cet acte par les 27 États membres de l’UE le 2 février 2024 souligne un engagement commun envers une approche basée sur le risque dans le développement et l’utilisation de l’IA… cet engagement est particulièrement structurant pour tous les acteurs économiques, y compris ceux de l’enseignement.

IA et autres devoirs : résolution de problèmes, quizz, etc.

Les devoirs comme la résolution de problèmes, les quizz et d’autres méthodes d’évaluation sont eux aussi en train de se transformer. Par exemple, la résolution de problèmes, cette compétence fondamentale enseignée à travers les disciplines, est en train de connaître une révolution. Historiquement, elle a été le reflet de la capacité d’un étudiant à analyser, à décomposer et à trouver des solutions à des défis complexes. Mais aujourd’hui, elle est confrontée à la montée en puissance des titans de l’IA. Les LLM, tels que GPT4, peuvent désormais résoudre des problèmes avec une finesse qui rivalise avec celle de nos étudiants.