Rentrée IA 2025

Rentrée IA 2025 : les 6 actus majeures de la semaine 36

L’intelligence artificielle ne connaît ni pause estivale ni rentrée scolaire : elle trace sa route, redéfinissant nos usages, nos métiers et nos marchés. En quelques semaines, six annonces majeures ont marqué le secteur. Elles esquissent les contours d’un écosystème toujours plus intégré à nos vies, et toujours plus disputé entre géants et challengers.

Samsung : l’IA fait maison en cette rentrée IA 2025

À Berlin, Samsung a présenté sa vision “AI Home: Future, Living, Now”. Plus qu’un slogan, une stratégie : intégrer l’IA au cœur de la maison connectée.
De l’éclairage aux stores, du suivi du sommeil à la planification nutritionnelle, le tout orchestré par SmartThings. L’IA ne s’affiche plus : elle agit en arrière-plan, discrète mais omniprésente.

Sécurité incluse : Knox Vault et Knox Matrix protègent données et écosystème. L’objectif est clair : transformer la maison en cocon intelligent, économe et sûr. Un contrepoint direct aux initiatives récentes de Google et Amazon, déjà en lice pour s’imposer dans nos salons.

OpenAI : après le chatbot, le marché du travail

OpenAI ne se contente plus de répondre à nos questions : elle veut désormais répondre à nos ambitions professionnelles.
Son Jobs Platform, prévue pour 2026, promet de connecter compétences et besoins avec une précision algorithmique. Ajoutez à cela une OpenAI Academy pour certifier 10 millions de travailleurs américains d’ici 2030, et vous obtenez un projet qui brouille les frontières entre EdTech et HRTech.

Mais la promesse s’accompagne d’un paradoxe : OpenAI, accusée de menacer des millions d’emplois, se pose en sauveur en offrant certification et employabilité. À suivre : la réaction de LinkedIn, propriété… de Microsoft, premier soutien financier d’OpenAI.

Warner Bros vs Midjourney : la guerre des pixels en cette rentrée IA 2025

Hollywood dégaine. Warner Bros. Discovery attaque Midjourney pour exploitation commerciale de ses personnages iconiques : Batman, Superman, Bugs Bunny.
L’enjeu dépasse la simple protection d’IP : si Warner gagne, la monétisation des IA génératives via contenus sous copyright pourrait vaciller.
Si Midjourney survit, alors les héros de la pop culture deviennent matière première en libre accès. Le juge, lui, devra décider qui détient la propriété des pixels du futur.

Mistral : l’offensive européenne

À la rentrée, Le Chat de Mistral s’offre deux évolutions majeures :

  • 20 connecteurs MCP (GitHub, Notion, Stripe, Zapier, etc.) pour automatiser le quotidien.
  • Memories, une mémoire modulable et contrôlable par l’utilisateur.

Cerise sur le gâteau : tout est gratuit. Une stratégie offensive qui se veut à la fois démocratique et souveraine. Mistral impose une vision européenne de l’IA : personnalisée, ouverte et respectueuse de la confidentialité. Une alternative assumée aux géants américains.

Apple : Siri cherche son cerveau

Siri, le retardataire du marché, pourrait renaître grâce à… Google.
Des fuites évoquent un accord entre Apple et Google pour doter Siri d’un moteur Gemini sur mesure. L’assistant deviendrait enfin capable de répondre par résumés intelligents, d’afficher contenus multimédias et de naviguer localement via la voix.

Un pari risqué : Apple expérimente aussi ses propres modèles, ainsi que ceux d’OpenAI et Perplexity. Mais une chose est sûre : si Apple veut rester crédible, il lui faudra un Siri spectaculaire en 2026.

Anthropic : pluie de milliards, ciel orageux

Enfin, la startup Anthropic vient de lever 13 milliards de dollars, portant sa valorisation à 183 milliards. De quoi dépasser la plupart des Fortune 500.
Objectifs affichés : sécurité, expansion internationale, puissance de calcul. Traduction : rivaliser avec OpenAI dans une course aux moyens colossaux.

Mais l’argent n’efface pas tout : Anthropic reste sous pression, entre litiges juridiques, risques de mésusages de Claude et tensions avec OpenAI. La croissance est fulgurante, mais les nuages s’accumulent.

Pourquoi c’est important ?

Ces annonces dessinent un paradoxe : l’IA avance simultanément par intégration invisible (Samsung, Mistral), par appropriation massive de nos trajectoires professionnelles (OpenAI), par tensions juridiques sur la propriété intellectuelle (Warner Bros) et par course aux milliards (Anthropic). Apple, de son côté, illustre le dilemme d’un acteur historique obligé de s’appuyer sur un rival pour rester dans la course. En filigrane, une même logique : la dépendance croissante des usages, des talents et des économies à quelques infrastructures dominantes (une sorte de répétition à l’infini des schémas du web autour des hyperscalers).

Derrière la séduction des fonctionnalités se cache un enjeu plus stratégique : qui contrôle l’interface du quotidien : la maison, le travail, la culture, la voix, ou la souveraineté numérique. C’est là que se joue la véritable bataille, bien plus que dans les annonces spectaculaires.

Alain Goudey

Imaginer l'Ecole du futur à NEOMA, créer l'identité sonore des marques avec Atoomedia & Mediavea, conseiller sur la transformation numérique avec Sociacom | Expert en éducation, technologies disruptives, IA & design sonore.

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