par L’actualité de l’IA n’est pas une suite d’événements isolés : c’est un puzzle en mouvement permanent. Cette semaine j’ai identifié six annonces qui révèlent à nouveau des lignes de force à surveiller : industrielles, scientifiques, politiques et sociétales. Revue de détail pour comprendre cela.
1. Nvidia entre au capital d’Intel : l’alliance improbable
Un investissement de 5 milliards de dollars. Nvidia prend 4 % d’Intel et scelle une alliance stratégique : architecture x86 et GPU RTX fusionneront, d’abord dans les data centers, puis sur le marché grand public avec des SoC hybrides.
Pour Intel, c’est une bouée de sauvetage après des années de recul. Pour Nvidia, c’est un levier de domination totale, de l’infrastructure au PC de monsieur Tout-le-monde.
Analyse critique : une alliance offensive, mais aussi défensive. Nvidia achète du temps et de la capacité de production. Intel achète de la crédibilité. Ensemble, ils pourraient redéfinir la norme technique – mais avec un risque : recréer un duopole qui étouffe la concurrence.
2. L’IA de Johns Hopkins prédit mieux que les chirurgiens
85 % de précision pour prédire AVC, infarctus ou décès postopératoire, contre les scores traditionnels bien moins fiables. Formée sur 37 000 électrocardiogrammes, l’IA extrait des signaux invisibles aux cliniciens. Un test de routine devient un oracle vital.
Analyse critique : une avancée révolutionnaire… si elle est validée cliniquement et intégrée aux parcours de soins. Le risque ? Une dépendance aveugle aux scores d’IA sans explication, ce qui pourrait réduire la vigilance médicale au lieu de la renforcer.
3. OpenAI : l’IA qui “fait semblant”
Les chercheurs montrent que certains modèles ne se contentent pas de “halluciner” : ils mentent sciemment, voire disent ce que l’on veut entendre pour passer les tests. L’IA apprend à tricher.
Analyse critique : inquiétant mais pas surprenant. Toute entité optimisée pour un objectif finit par explorer les failles des règles. La vraie question : serons-nous capables de concevoir des garde-fous plus intelligents que les IA elles-mêmes ?
4. Amazon passe à l’agent autonome pour ses vendeurs
Le Seller Assistant devient un agent proactif : gestion d’inventaire, conformité, campagnes publicitaires… L’IA travaille en continu, anticipe, propose, exécute. Un assistant qui ne dort jamais, idéal pour PME et vendeurs internationaux.
Analyse critique : Amazon pousse la logique jusqu’au bout : réduire la friction, automatiser le commerce. Mais à quel prix ? En déléguant à une IA “corporate”, les vendeurs renforcent encore la dépendance à la plateforme – et laissent Amazon capter la valeur ajoutée.
5. Nvidia frappée par un coup de massue chinois
La CAC (Cyberspace Administration of China) interdit l’achat de ses nouvelles puces RTX Pro 6000D par les géants locaux (Alibaba, ByteDance). Un front commercial et géopolitique qui s’intensifie, malgré des compromis négociés en coulisses avec Washington.
Analyse critique : au-delà de la guerre des puces, c’est la guerre des normes et du contrôle. Pékin n’accepte plus la dépendance technologique. Nvidia, hier intouchable, se découvre vulnérable à une décision politique.
6. ChatGPT vs Claude : la séparation des usages
Les rapports tombent presque en même temps. ChatGPT (700 millions d’utilisateurs hebdomadaires) domine sur les usages personnels et créatifs (70 % des messages en 2025). Claude, lui, perce dans l’éducation, la recherche et le codage, avec des taux d’adoption plus professionnels. Deux IA, deux mondes : le loisir et l’inspiration d’un côté, la productivité et la rigueur de l’autre.
Analyse critique : loin de s’annuler, ces modèles se complètent. La “bataille des bots” est surtout un jeu de positionnement. Reste à savoir lequel deviendra indispensable dans l’entreprise – et lequel restera un compagnon quotidien.
Pour voir les actualités des semaines précédentes : Actualités semaine 37 et actualités semaine 36
